Good bye India

Publié le par rvetrv

Varanasi, c'est le choc ! Entre fascination et repulsion, la decouverte des ghats est a l'image de ce pays. Nos esprits occidentaux, quelque peu rationnels et formates, ne peuvent pas entierement assimiler le spectacle vivant qui se deroule sous nos yeux. Encore une fois, ce n'est qu'en tentant de digerer les coutumes hindoues que l'on peut partiellement comprendre comment des millions d'individus viennent expier leurs peches dans une eau dont la proportion de coleiformes fecaux est dix fois superieure aux normes sanitaires en vigueur. Souille par les immondices de chacun, le Gange est un fleuve dans lequel nous ne tremperions meme pas le bout du petit orteil. Vous l'aurez compris, il ne faut pas confondre le sale et l'impur, car dans les tetes et les esprits religieux, cette eau reste pure envers et contre tout. Elle est un don divin.


Varanasi - sur les bords du Mir Ghat

On a coutume de dire " voir Venise et mourir ". L
es hindous echangeraient volontiers cet adage pour un " venir a Vanarasi et mourir ". Car pousser son dernier souffle dans cette cite serait la garantie de mettre fin au cycle des reincarnations, d'etre delivre enfin et de rejoindre ainsi le nirvana tant desire. Les mots nous manquent pour decrire l'atmosphere des cremations continuelles qui ont lieu sur le Manikarnika Ghat. On affirme meme que sur les bords du Gange, les feux ne se sont pas eteints depuis cinq mille ans.


Varanasi - des pelerins sur le Mir Ghat

Au depart de la ville sacree, nous sommes a nouveau confrontes a une nuit d'attente en gare qui nous epuise. Apres avoir traverses les fleuves et plaines immenses du Bihar et du Bengale Occidental, nous arrivons finalement a Calcutta ou nous sommes litteralement happes par la foule compacte de la gare de Howrah. Notre preoccupation est de trouver rapidement un moyen pour regagner l'autre rive du fleuve Hooghly. A la nuit tombée, nous sautons dans un bus en bois, modele tape-cul epoque coloniale. De la, le spectacle de la ville est saisissant. A mi-chemin entre "Blade Runner" et "Brazil", nous sommes plonges dans un film apocalyptique ou les immeubles n'en finissent pas de degouliner de vieillesse, sur lesquels
la vegetation reprend ses droits.

Si Calcutta n'est pas la ville dangereuse generalement depeinte, dans laquelle la lepre n'en finirait pas d'etre eradiquee, cette cite demeure toutefois marquee par la misere qui contraste avec une certaine oppulence locale. Les parias sont a chaque coin de rue, souvent issus de populations rurales deracinees et cantonnees le long des arteres principales de la ville. Le "spectacle" est assez pesant, d'autant que la pollution et la moiteur nous incommodent fortement. Cependant la capitale bengalie possede un charme tout particulier, entre grandeur britannique, agitation newyorkaise et decrepitude havanaise. Les vieux taxi Ambassador de couleur jaune d'or n'en finissent plus de renaitre et la vegetation tropicale s'immisce dans le moindre interstice sur les facades victoriennes jadis imperiales. Nous garderons un tres bon souvenir du quartier de New Market avec ses airs de village cosmopolite.


Calcutta - Chittaranjan Avenue

Cette fois-ci, nous changeons de cremerie. Notre depart d'Inde imminent est empreint de sentiments meles encore difficiles a decripter tant ce pays-continent est un contraste saisissant et bouleversant. Notre parcours de plus de six semaines nous aura permis de toucher de pres le quotidien du nord du pays. Il y aurait tant de choses a dire, oscillant entre incomprehension et admiration. Une chose nous semble certaine : cette nation devrait connaitre une forte mutation dans les annees a venir, une evolution qui risque bien de generer un choc societal sans precedent dans son histoire.

Publié dans Inde

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P
Coucou les Hervés, trop bien de savoir que tout se passe bien, et de nous faire un peu réver.<br /> Profitez en bien, envoyez nous encore de belles photos; et revenez nous pleins de sous........ VENIRS....<br /> BIS BIS à vous, 2, enfin presque 3 avec la mascotte...<br /> A bientôt de vos nouvelles.
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C
C'est drôle, votre départ d'Inde me rendrait presque un peu nostalgique... Heureusement, il vous reste encore plein d'aventures à nous faire vivre. En ce moment, vous êtes chez les Birmans, le peuple le plus touchant que j'ai rencontré ... Je vous embrasse
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S
C'est toujours un plaisir de regarder vos photos superbes et vos textes drôles et passionnants. On manque un peu de référence sur l'inde pour tout comprendre... mais bon ça donne envie d'aller voir sur place...<br /> Bonne continuation de voyage à tous les 3.
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